Alors qu’il était de passage au Musée du Désert, peu avant l’ultime représentation de sa pièce Élise, la colère de Dieu, nous avons eu l’opportunité d’interroger Lionnel Astier, auteur de théâtre, acteur et metteur en scène, sur l’impact que le territoire cévenol avait sur son écriture.
Qu’est-ce que vous aimez dans les paysages des Cévennes ?
Les Cévennes, telles que je les aime, c’est vrai qu’elles ont par moments, quand arrive l’été comme ça, elles ont un petit côté paradis. Il y a des endroits, on dirait qu’on est dans un paradis. Tout est doux. Les feuillages, les ombrages, la douceur de vivre, la douceur de l’air.
C’est vrai que quand arrive l’hiver, elles font la gueule, elles peuvent faire la gueule, elles peuvent être très sévères, rebutantes même. Et moi, j’aime tout ça. J’aime ce mélange-là. J’aime ce contraste. J’en ai besoin et je trouve qu’on le retrouve dans les gens, on le retrouve chez les caractères aussi. Et je les mets dans mes personnages.
Pourquoi les Cévennes sont une terre de résistance ?
Il y a une réponse de Philippe Joutard, un historien renommé, que j’aime beaucoup et dont j’aime beaucoup le travail, qui dit que déjà, pour être cévenol et paysan en Cévennes, déjà, on résiste au pays. Donc déjà, la résistance est là. Alors après, quand arrivent des événements, quand il leur arrive des choses, ils ont la résistance déjà dans leur nature. C’est leur nature de résister.
Vous êtes Cévenol : est-ce que cela nourrit votre écriture ?
Oui, je suis né à Alès, mais je suis originaire de Lozère, donc c’est encore plus dur, c’est un pays encore plus dur, mais c’est tellement beau. Je pense que c’était évident, la relation avec la Bible. Il y a des paysages en Cévennes, je ne dirais pas que c’est biblique, je ne sais pas ce que c’est, un paysage biblique, mais il y a des lumières, il y a des chaos, il y a des plateaux gigantesques, il y a des canyons… On
est dans les derniers grands espaces, pour moi, ici, en France, en tout cas.
Donc oui, ça me sert d’être Cévenol parce que même si j’écris à Paris, j’ai un décor dans la tête. J’écris avec des images dans la tête, j’écris avec un souffle que me donnent les Cévennes.